L’impact de la Covid-19 sur les vendanges 2020

Le ministère de l’agriculture a estimé que la production viticole 2020 s'élèverait à 45 millions d’hectolitres. Cela représente une hausse de 6% par rapport à 2019 sur la majeure partie des bassins, il faut pourtant préciser que la récolte de 2019 a été particulièrement faible. Elle n’a en réalité augmenté que de 1% par rapport à la moyenne des cinq dernières années.

Même si le niveau de production semble équilibré, la situation sanitaire vient bouleverser cet équilibre. En effet, les mesures de confinement prises pour lutter contre le covid-19 ont engendré une crise de la consommation. Elle est d’autant plus observable au niveau de la restauration qui absorbe en temps normal un tiers de la production.

Pour tenter de limiter les stocks, l’État a mis en place des aides financières. Ainsi, 2.6 millions d’hectolitres de vin ont été distillés en alcool pour une utilisation industrielle. La fermeture des bars et restaurants jusqu’en janvier 2021, porte un coup de massue supplémentaire au secteur.

Il n’est pas sans rappeler que ce dernier souffrait initialement de difficultés à l’export. Depuis octobre 2019, l’administration Trump a mis en place une taxe sur les vins européens à hauteur de 25% à la suite du conflit entre Boeing et Airbus - un conflit qui dépasse largement le secteur. Il a aussi subi les conséquences de la crise de Hong Kong, véritable plaque tournante des vins et spiritueux. De même, la baisse des importations chinoises et les incertitudes liées au Brexit ont eu un impact négatif.

Les vendanges 2020 battent par ailleurs un record de précocité. Elles ont débuté en août dans presque tous les bassins viticoles. En ce qui concerne notre région, la saison des vendanges a été ouverte le 12 août au domaine Fichet en Saône-et-Loire, avec un mois d’avance par rapport à 2019. Les raisins ont bénéficié cette année de conditions météorologiques plus chaudes. On a donc pu observer un jus à 13 degrés à la sortie du pressoir et une belle couleur pourpre. Cela semblait donc annoncer un beau millésime comme l’expliquait M. Fichet lors d’une interview pour la presse locale.